jeudi 3 mai 2012

Ce message s'autodétruira dans 5 secondes...

Comme je sais que vous avez suivi avec attention mes deux derniers post très branchés médecine en voila un qui traite de l’hypocondrie (après on change de branche promis !)

Avertissement aux plus jeunes !!!
Ce post contient des mots pas cool sur la fin que vous avez certainement déjà entendu à l'école, voir utilisé contre votre frère ou votre sœur mais c'est pas une raison quand même...
Pis d'abords un blog de dépressif c'est pas fait pour vous... Oust ! Filez regarder des dessins animés ou de la télé-réalité !



Robert, hypocondrie, définition et que ça saute ! 
Une écoute obsessionnelle de son corps amène l'hypocondriaque à interpréter la moindre observation comme le signe d'une maladie grave...

Bah aujourd'hui en sortant de chez le médecin après avoir rêvé pendant 2 jours à une hospitalisation pour une chirurgie importante, j'ai été déçue.
Une fois de plus, mon corps est en pleine forme, du moins il ne présente aucun problème digne d'attirer l'attention et la sympathie d'autrui. Il est pas encore arrivé le jour où quelqu'un prendra soin de ma petite personne...

Pour changer et parce qu'on pouvait pas faire une prise plus Live de mon cerveau en pleine crise "d'irraisonnablilité" (vache c'est aussi dure à lire qu'à écrire) voici simplement les messages envoyés à poto n°1 (ou 2 je sais plus dans quel ordre ils ont été mentionné... Disons alors  : 
"poto-qui-pars-vivre-sa-vie-loin-de-moi-en-Suède-dès-Vendredi-prochain-(le-4,-soit-J-2)-et-qui-va-me-manquer-un-truc-de-fou-!")

Mercredi 2 Mai, 16h59, Joannie-Gertrude dit : 
"Gastrite. L'étape pré-ulcère... Probablement que je couve ça depuis un moment et que ça a été aggravé par les médocs. Jdois être fixée dans 2-3 jours après le début de la prise des anti-acide... Et surtout je dois manger le matin (Pouah)."

Mercredi 2 Mai, 17h00, Joannie-Gertrude dit :
"C'est con (très con) mais quelque part jsuis un peu déçue de pas avoir un truc un peu plus sérieux histoire de glaner un peu de sympathie/réconfort. C'est chiant d'aller toujours bien (physiquement du moins). Touche du bois quand même..."  
Autant avouer de suite qu'à ce moment du sms je ne pense pas du tout le Touche du bois, plutôt mis là pour rassurer "poto-qui-pars-vivre-sa-vie-loin-de-moi-en-Suède-dès-Vendredi-prochain-(le-4,-soit-J-2)-et-qui-va-me-manquer-un-truc-de-fou-!"

Mercredi 2 Mai, 18h20, Joannie-Gertrude dit : 
"Jpense que dans mon cas dépression va avec "hypocondriarisme"... Dans le sens où on doit trouver un truc pour attirer l'attention. Je n'aime pas les médocs principalement pour cette raison. Exemple, moi quand j'ai la migraine je prends pas de médocs. Non, c'est bien mieux de pouvoir se plaindre. Idem pour la gastrite. Une part de moi la laisserait bien s'aggraver. Je crois que je serais heureuse de me retrouver à l’hôpital avec au moins le personnel soignant pour me prouver mon intérêt/utilité dans ce monde. Ptet aussi qu'on se sent vivant lorsque l'on souffre. Promis, je vais aborder le sujet avec Ouin-ouin la prochaine fois. C'est une forme d'autodestruction comme l'alcoolisme en est une pour mon père. Du coup on en revient à : je suis comme mon père, (mon destin est tout tracé) ou du moins nos mécanismes sont les mêmes. Je conçois que je suis ptet moins mal barrée que lui parce que j'essaye de réfléchir à mon grâce à l'exemple à ne pas suivre. Mais : 1. Est-on sur que faute avouée à moitié pardonnée ? Et 2. Qui a dit qu'à ses débuts il ne réfléchissait pas autant que moi? Je ne veux pas te faire de mal en te racontant tout ça mais mourir d'une maladie physique me culpabiliserait moins. J'aurais moins honte et j'acquiererais une sorte de légitimité de souffrance qu'avec une saloperie de blocage psychologique de mon cul. Désolée de t’embêter avec ça (J-2) je sais que t'as bien d'autres choses à penser pour le moment. J'attends pas de rep, ça me fait énormément avancer de pouvoir raconter ça à qqun..."

 Mercredi 2 Mai, 18h27, Joannie-Gertrude dit :  
(seulement 7 min pour taper le msg précédent ! Merci Blackberry® !)
"J'ai trouvé moyen d'oublier mon ordonnance au labo. Ce qui repousse l'achat et la prise des médocs à Vendredi matin... Un bel exemple d'acte manqué freudien ! J'ai oublié mon iPod® aussi..."

Maintenant, plusieurs commentaires : 
a) "c'est bien mieux de pouvoir se plaindre
Ôtez-vous de suite de la tête l'idée que je puisse passer mes journées à me lamenter. Ça je le garde pour vous :). Si je me lamentais trop je perdrais la considération, l'éventuel intérêt des gens que je côtoie et c'est précisément ce qui me hante le plus. Quand je dis me plaindre, vis à vis du plus grand nombre c'est arriver souriante le matin et répondre au "ça va" rituel par un "bof, j'ai rien dormi à cause d'une sale bête de migraine... Et toi?"
Par contre vis à vis de poto n°1 et n°2 quand je pense pas droit je joue comme mon père sur la corde sensible... subtilement :  "L'étape pré-ulcère..." Notez que Doc ne m'a jamais parlé de ça... Vas y Joannie fait ta marseillaise... A me lire je me rend bien compte de l'égocentrisme voir de la méchanceté de ce msg. Et c'est pas le premier que j'adresse à poto n°1 et/ou n°2. Si on traduit ça donne : 
"Je suis la plus malheureuse du monde et toi qui est présent pour moi je te considère comme tout à fait inutile".
Put' qu'est ce que je me déteste... Y a bien assez de cons sur Terre pour essayer d'éviter de faire du mal à ceux qu'on aime... Mais, en même temps si à une époque j'avais pas vidé mon sac à poto n°1 et n°2 je sais vraiment pas ou j'en serai. Pas encore dans la tombe mais à mon avis bien plus mal en point... Put' de vie de merde...

b) "Je crois que je serais heureuse de me retrouver à l’hôpital avec au moins le personnel soignant pour me prouver mon intérêt/utilité dans ce monde.
Un ami infirmier psy m'a dit qu'une des plus importantes causes de rechute alcoolique c'est au final que la personne devient dépendante des soins offerts par le personnel soignant et que la famille seule (de part son passif avec la personne) ne peut remplacer. Dans le cas de mon père : 3 généralistes, 1 psychiatre (qui le bourre de médoc depuis des années), 4-5 médecins alcoologues l'ayant fait accepter dans toutes les cures et post-cures des environs, tout le personnel des établissements en question (et leurs autres patients) et récemment un espèce de pseudo psychologue ancien alcoolique...
La dépendance affective est elle une drogue ? Si oui est-ce héréditaire dans notre famille (Super-mamies mises à part)? Quels sont les traitements à mettre en œuvre?

c) "Une part de moi la laisserait bien s'aggraver." "Un bel exemple d'acte manqué freudien !"
Dans Introduction à la Psychanalyse de Freud (cf post : Tout ça c'est grâce à Freud) on y découvre le sens des actes manqués. en gros c'est des lapsus révélateurs mais au lieu d'être des mots prononcés c'est des actions réalisées. Exemple : Vous êtes justes financièrement ce mois-ci. Mais vous devez aller boire un verre en ville avec des amis... Inconsciemment vous oubliez votre portefeuille à la maison. Au final quelqu'un vous paye un verre : à charge de revanche. L'oublie de votre portefeuille vous permet de contourner une action que vous n'aviez pas envie de réaliser.
J'ai oublié mon ordonnance = J'aurai pas accès aux médicaments qui doivent me soigner avant 2 jours parce que jeudi soir (demain) je sors après la fermeture des pharmacies. Je pourrais aller à celle à côté du boulot mais elle est plus chère, les gens sont moins sympathiques, bref j'ai pas envie...
Pourquoi ce besoin de s'auto-détruire? Est ce que je cultive cette peur de vivre? Il me semble que c'est ce que Ouin-ouin essaye de me faire comprendre avec l'idée de syndrome d'inversion générationnelle imposé par mon père. Comment décider d'être heureuse?
Il est 1h30 du mat' soit 8-9 heures après mes irraisonnables pensées... Et je pense sérieusement à ne pas prendre ces médicaments. jour Yang certes mais je me considère à l'heure actuelle sortie de crise et je pense toujours à ne pas les prendre... pour voir ce qu'il se passe...
Ca me rappelle le fait que 3 semaines après le début des anti-dépresseurs j'ai "oublié" plusieurs jours de suite la prise quotidienne ce qui m'a conduit à un état effroyable de détresse que je n'ai pas du tout envie de revivre... Et pourtant, ils marchaient à ce moment là... Et si j'avais eu peur de m'en sortir? Comment décider d'être heureuse? Comment mettre fin à l'inversion générationnelle? 
Une piste : arrêter de culpabiliser. Culpabiliser c'est mon vice ! Coupable de l'alcoolisme de mon père (il a replongé après 10 ans d’abstinence lorsque je me suis fiancée il y a 5 ans). Coupable de ne pas être parfaite. Être chroniquement insatisfaite et exigeante (aussi bien des autres que de moi).  Avoir des défauts qui me rendent "in-aimable"... Y compris par mon propre père (qui replonge dès que je reprend contact avec lui lorsqu'il montre quelques signes de sobriété prolongée)... Y compris par moi... Comment arrêter ce cercle vicieux? Comment m'accepter? Comment accepter toutes les erreurs commises pendant ces 5 ans de blocage psychologique?

d) Faut que j’arrête d'écrire des trucs si long... si cons...

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