dimanche 10 juin 2012

"Le Grand Soir", un film... Improbable

Bon déjà si on est pas amateur du style Dupontel, faut oublier.
Moi jsuis fan ! Sauf de Bernie, trop trash pour l’âme sensible que je suis ! Promis, quand je serai grande, je le regarderai en entier ! 
Bref, ce soir, avec des amis, on est donc allé voir "Le Grand Soir".

"-Pourquoi tu nous avais pas prévenu que ça serait si dur papa?
Comment on fait?
- Faut continuer les garçons, faut continuer..."
(dialogue retranscrit de mémoire...)


En gros, sans spoïler (jamais !), Poelvoorde joue le rôle d'un punck à chien (j'aime pas cette expression) dont le frère (joué par Dupontel) voit sa vie partir en lambeaux (pu de femme, pu de boulot...). 
Qu'attendre d'un film de l'équipe du Groland avec un casting pareil?
Bah exactement ce qu'ils ont fait. Un film Improbable, Drôle, Osé, Dénonciateur...
On y aborde, le joug de la société de consommation au détriment de valeurs primordiales : liberté, fraternité... et égalité?
On saupoudre le tout de guests bien barrés : Brigitte Fontaine en maman des deux zigotos, apparition de Yolande des Deschiens, zik des Wampas / Bashung / Brigitte Fontaine... 

Je pense qu'au delà des talents mis en présence, le film m'a plu parce qu'il arrivait à mettre des images, des dialogues sur ce qui me pose problème dans cette société. Il n'y a donc pas que moi qui ressens ce dégout?
Jpense parfois être un peu anarchiste dans ma tête. Dans le sens où mes valeurs sont plus strictes (j'aime pas ce mot) que les lois existantes, je suis une anar un peu à part... 
Je tâche de vivre selon mes valeurs, respect mutuel de l'autre et du monde. 
Je prône la décroissance, ma décroissance. J'évite simplement de jouer le jeu de la société de consommation. Je ne vis pas en radine recluse non plus. Pour sa santé mentale, il est nécessaire de s'octroyer quelques plaisirs dans cette vie. Les miens consistent à passer du temps avec les autres (des gens que j'apprécie de préférence) et/ou observer la nature, le monde qui m'entoure.
Je me creuse souvent la tête pour trouver des activités rigolote ne nécessitant pas nécessairement une dépense d'argent... Et je suis souvent frustrée... Je sais que je peux m'occuper et me faire plaisir avec 3 fois rien, mais ça n'est pas le cas de tout le monde. Et comme je vis en partie pour satisfaire aux plaisirs de mes amis... "On n'est pas sorti de la berge" comme dirait l'autre :p

T'as tout? 2bis/4

Compte-rendu du petit sondage envoyé aux amigos...

"Salut à tous !
Tout d’abord j’avoue que j’ai été plus qu’agréablement surprise de voir que tant de monde avait pris le temps de me répondre par écrit ou oralement.
Alors vous, les VIP destinataires de ce message, vous qui avez eu la gentillesse de répondre à mes interrogations, jvous fais ici un tit compte rendu 1) de vos réponses et 2) (pour les nombreux petits curieux) du pourquoi jme pose toutes ces questions.

- Cher tatoués : j’ai lu dans vos écris exactement les même raisons pour lesquelles j’ai franchi le cap la première fois. Une manière de dévoiler une partie de soi : « cryptée » ou non. Certes visible des autres (intime ou non) mais avant tout pour soi.

Notons aussi qu’absolument aucun d’entre vous n’a mentionné un quelconque regret.
- Cher non-tatoués, vous vous divisez en deux catégories : ceux que cela tente et ceux que ça n’intéresse pas (je remercie particulièrement ces derniers d’avoir pris part au «débat »).


J’ai pu constater qu’il y a tout de même beaucoup/beaucoup de monde que cela tente.

Les personnes interrogées étant relativement toutes comprises dans la même tranche d’âge, rien de vraiment étonnant.
Je citerai ici une personne sage : « Et si l’anti-conformisme de nos jours ça n’était plus le tatouage mais l’absence de tatouage (ou autre body-art) ? »
Et une personne observatrice : « L’été dernier sur la plage avec un pote on s’est demandé si on n’allait pas se faire tatouer, on se sentait un peu à part ».
Peut-on parler d’effet de mode du tatouage ? Ou les choses en seront-elles dans 30 ans ? Est-ce que s’il l’a peut être été à une époque, le tatouage peut toujours être considéré comme « anti-conformiste » ? Une chose est sûre je ne serais pas la seule mamie tatouée !

Les personnes intéressées serait à priori surtout retenue par le coté indélébile de la chose. Comment être sûr de ne pas regretter ? Comment le tatouage vieilli ? Pour ces dames, la grossesse est évidement une étape de la vie à prendre en compte (mais attention au bidon des 40 ans messieurs les consommateurs de bières…)

Là je citerai une personne qui à mon avis à mis le doigt sur une possible explication : « J’attends une occasion sérieuse car c’est pour moi un moyen d’expression et pour l’instant je n’ai rien à dire qui mériterais de marquer mon corps à vie. »
Comme dit précédemment, le tatouage, au delà de l’esthétique serait avant tout une façon de se dévoiler via un symbole représentant une philosophie de la vie, un souvenir marquant etc…
Pour ma part il a fallu un « déclic » pour passer à l’action alors que j’y pensais depuis bien 6-10 ans.
J’en arrive donc à mon deuxième point : pourquoi toutes ces interrogations de ma part, surtout que comme on me l’a fait remarqué j’ai déjà un tatouage ?

Il y a bien un an et demi maintenant que je psychote sur « l’utilité de la vie » avec tout ce que ça peut contenir et un « qui suis-je ? » bien frappé…

J’ai compris, (un peu à postériori), que le déclic de mon 1er tatouage était une sorte d’acte d’anti-conformisme à une période où j’ai commencé à avoir un regard beaucoup plus (trop ?) critique sur notre société. Il fut une époque je comptais les « prototypes » de la gonzesse passe-partout dans la rue : 20-30 ans, 1,60m environ, jeans slim (taille 36-38 forcément !), veste courte, sac à main sur le bras, maquillage (noir) forcé, cheveux mi-long et l’indispensable mèche de Justin…
(Je vous fais aussi grâce du prototype de mec… Pas plus glorieux.)
Ici je m’attarde sur le côté apparences. Mais ça touche tout. On nous impose (par bourrage de crâne) une uniformité de pensée.

Je ne me leurre pas, la loi de « l’être et du paraitre » sévie dès qu’il existe un semblant d’ordre social. (Madame Prout, courtisane de son état, a décrété que les robes violettes à poids oranges et rayures vertes étaient du dernier cri parce que la reine aime les pèches et les courgettes. Et vlan, teinturiers et couturières font fortunes sur une association de couleurs aussi improbable - oserai-je dire bigarrée ?)


Au-delà du symbolisme associé au dessin, mon 1er tatouage (pour y revenir) c’était une façon de dire : « Société, j’accepte ton jeu, j’y suis obligée, mais ne fais pas l’erreur de croire que je suis un mouton… » Je citerai ici quelqu’un que je déteste : « Vous n’aurez pas ma liberté de penser… » (à évidement sortir du contexte fiscal :p).

Que penser alors des « gourduches » (jugement personnel) qui copient le dernier tatouage de Rihyana ou Alissa Milano ?
Que penser du fait que « notre génération » est tatouée ou du moins aurait envie de l’être dans sa majorité ? Est-ce pour tous ces gens c’est une façon de dire : « Je ne suis pas un mouton » ? Que penser du fait que le body art serait alors un recours pour sortir du moule ? Comment lutter contre ce moule autrement tout en restant socialement « adapté » ?

Bref, c’était quoi la question déjà ? « Pourquoi jme pose toutes ces questions sur le tatouage ».

Je ne sais pas si tout ça y répond…
Symboliquement mon premier tattoo est une sorte de pense-bête pour quand je m’égare dans des pensées irraisonnables (et ça m’arrive souvent).
Si pour moi (d’après ce que j’en sais aujourd’hui) le tatouage est une fissure (certes mais une jolie fissure) dans mon masque social, en quoi un 2ieme tatouage plus gros ? plus visible ? m’aiderait à hurler plus fort mon authenticité ?
Peut être que le premier est trop petit ? trop caché ? trop mignon ? (les 3 !) pour être compris par autrui comme une fissure plutôt que comme un simple tattoo bijou.
Ce deuxième devrait non plus être un pense-bête mais le tracé d’un parcours voué à un éternel recommencement. A la base, je le voulais sur le poignet droit. Le poignet qui dit « Bonjour ». Le poignet qui présente le personnage… Mais j’étais en pleine crise de misanthropie aussi... Depuis j’ai changé d’avis (en partie à cause des futurs entretiens post-doc).
Ce deuxième sera donc ailleurs, caché mais un pour le coup un poil plus gros… Et si le fait de le retrancher à une partie plus « privée » signifiait qu’en fin de compte je me fiche du regard de cet autrui détesté de la misanthrope que je suis ? Retour à l’éternelle question : pourquoi donner tant d’importance à l’image que l’on veut envoyer aux autres ? Pourquoi ne pas s’en foutre d’être prise pour un mouton si nous on sait qu’on en est pas un ? N’existe-on pas sous le regard des autres ?

Ptet que je prends doucement mais surement la voie du mec qui s’est fait tatoué une peau de léopard sur tout le corps pour vivre tout nu dans la forêt…

http://www.damncoolpictures.com/2007/08/top-10-physically-modified-people-in.html

RDV dans 10 ans ! (« … même jour même heure même port… » dsl)

Vos réactions sont tjrs les bienvenues

++
J.G."

samedi 2 juin 2012

T'as tout? 2/4

Alors voilà, j'ai envie d'un deuxième tatouage...
Mais y a un truc qui me titille. 
Ça me grattouille et ça me chatouille les méninges !
Du coup comme souvent j'ai pris ma plume virtuelle et j'ai couché les idées sur l'écran.
Ça s'est fini en mail de sondage aux copains Facebook (histoire de taper large et loin.) !

"Salut à tous, non ceci n'est pas une chaine.
Certains n'ont pas eu de mes nouvelles depuis un bail, j'en profite pour vous passer un tit coucou en espérant que tout roule pour vous. Alors pourquoi je vous embête avec un aussi grand mail alors que vous êtes bien tranquillou au boulot à trainer sur FB?

Et bien je cogite à me faire faire un deuxième tatouage et je cogite au pourquoi du comment de cette envie. En furetant sur le net jsuis tombée sur la "sociologie du corps" et j'avoue que j'ai envie de creuser l'histoire !

Vous trouverez :

soit le sujet intéressant et poursuivrez votre lecture,
soit vous avez mieux à faire et passerez ce mail aux oubliettes,
soit vous me trouverez débile...
soit vous n’êtes même pas arrivé jusque là...
Tant mieux et tant pis, et c'est pour ça que je m'adresse au plus grand nombre de mes amis FB susceptibles d'être intéressés.

Qu'en est-il de l'utilité primitive des tatouages?

Tout d'abord un rapide historique...
La plus vieille trace de tatouage daterait de 3500 av JC. Depuis des restes tatoués ont été retrouvés dans toutes les parties du monde. Au IIIième siècle, les Bretons arboraient des animaux totems sur leur poitrine et ne se vétissaient pas afin de les exhiber. Un écrit de 700 et des bananes, décrit 2 types de tatouages : ceux pour les illustres et ceux pour les bandits. Au VIIIième siècle, toutes les religions occidentales s'y mettent pour bannir ce rituel dit barbare. Ce n'est que les grandes vagues de colonisation qui font redécouvrir le tatouage aux européens.
Alors je me permet de requérir votre aide avec un tit sondage dont les réponses resteront privées si vous m'envoyez un mail. 
 
Êtes-vous tatoué?
- Si oui : 
Combien de fois? Envisagez-vous de vous faire tatouer à nouveau?
Que signifie pour vous le fait de vous être fait tatouer? (esthétique personnelle, appartenance à un groupe, ...)
- Si non : 
Avez-vous déjà eu envie de vous faire tatouer? Si oui, qu’est ce qui vous retient ?
Que pensez-vous des tatouages?
Que pensez-vous des personnes tatouées?
Selon vous, un tatouage doit-il être discret et personnel ou au contraire être présenté aux yeux de tous?
Que pensez-vous d'un tatouage qui couvre une grande partie du corps contrairement à un petit symbole?

Voila c'est les questions qui me sont venues à l'esprit histoire de lancer la discussion.

N’hésitez pas à disserter et/ou à me proposer d'autres questions à soulever !
Merci par avance pour votre aide.

Amicalement votre !
J.G."

Étonnement j'ai eu un max de réponse, écrites ou orales, privées ou pas... Le sujet a fait débat pour mon plus grand plaisir.
Et au final tout ça blabla et le temps qu'il a pris m'ont permis de mieux comprendre mon envie et de la "maturer"...
J'ai donc pu ensuite tout à loisir écrire le tit compte-rendu (cf. post T'as tout? 2bis/4)

dimanche 27 mai 2012

La divination pour les nuls

J'ai beau être rationnelle, scientifique, tout ça tout ça...
J'ai une partie de moi qui croit un peu aux trucs magiques (pas ceux genre Silvain Mirouf hein!).

Par exemple à 27 ans, il m'arrive (ptet 2-3 fois par an) de me tirer les cartes.
Je parle pas des tarots avec des interprétations compliquées, juste avec un bête jeu de 54 cartes.

Jle prends, jle brasse, et jle coupe en demandant : "Est ce que ce jeu ment?" 
Si je tombe sur une rouge, la réponse est oui, alors je rebrasse jusqu'à obtenir une noire (= le jeu ne ment pas). Je place la moitié du jeu en dessous de la pile et alors, je commence à poser des questions.

Facile et associées à un future proche au début puis de plus en plus compliquées. 
(Évidement, plus la question porte sur un temps lointain, plus le risque d'erreur est grand.)
Est ce que je vais voir Mr l'homme parfait Lundi soir? Oui
Est ce que Mr l'homme parfait m'aime un peu? Oui
Est ce que Mr l'homme parfait m'aime beaucoup? Oui
Est ce que je vais me marier avec Mr l'homme parfait? Oui
Est ce qu'on aura des enfants? Non
Est ce qu'on aura un enfant? Oui
Est ce que ça sera une fille? Non
...
Trop de bonheur, jme suis arrêtée là...

Mais qui est Mr l'homme parfait? Eh bien je vous l'avais caché, mais une des raisons pour lesquelles ça va mieux en ce moment c'est Mr l'homme parfait.
Cela fait 3 mois qu'on se "fréquente", mais ne nous emballons pas.

C'est un collègue que je connais depuis bien 4 ans et qui s'est fait largué par sa copine après 7 ans de relation. Soit à 25 ans, sa seule relation sérieuse. C'est lui qui est venu me chercher et j'ai pas dit non. J'lui ai toujours trouvé des yeux magnifiques et au boulot il avait la réputation d'homme parfait. (Pour le moment, j'ai aucune raison de démentir !) Mais ne nous emballons pas.

Justement du fait de sa récente rupture, au debut il a un peu paniqué ; Il préférait ne pas s'impliquer dans quelque chose de "sérieux".
Lui, c'est à dire que par sérieux il entend présentation aux parents, vie en commun et projet de mariage.
Moi, alors, fière (?) de ma grande expérience en matière de relations amoureuses, jlui ai expliqué par a+b qu'un début de relation c'est jamais "sérieux" dans ce sens là. D'abord, on apprend à se connaitre, on pose les fondations. Si elles sont bancales ça ne dure pas mais sinon, on peut envisager de construire du plus long terme. 

Bref, advienne que pourra :)


mercredi 23 mai 2012

Le Misanthrope ou l’Atrabilaire amoureux…


atrabilaire : (adj.) qui a rapport à l’atrabile, ou bile noire. Coléreux.

Parfois j’ai l’impression que la vie met sur mon chemin de petits indices tout pile au bon moment pour relancer mon chemin de réflexion.
Voila comment en accompagnant super-mamie aux Emmaüs pour sa rafle mensuelle de romans d’amour bons marchés, je suis ressortie, moi, avec Le Misanthrope de Molière (édition commentée par G. Gengembre chez Classiques Larousse ; je précise parce que je vais beaucoup citer ce gentil monsieur même s’il a un nom ridicule).
Avant ça je l’avoue, bien que connaissant la pièce de nom j’aurai été bien incapable d’en développer le propos. La misanthropie, par opposition à la philanthropie, consiste en la haine du genre humain.
Cette pièce de théâtre présente donc un héro du nom d’Alceste qui faisant partie du noble monde passe la pièce dans la souffrance de l’hypocrisie mondaine.
Eh bien je dois dire que je n’arrive pas à trouver cet homme « comique ». Pourtant c’est bien lui qui fait de la pièce une comédie. Je ne le trouve pas comique parce que je suis lui. Je ressens sa souffrance. C’est cette vision du monde que je ne peux plus supporter pendant mes « crises ». Reste à trouver une vidéo de la pièce pour voir si la gestuelle mais en relief le « comique » du texte….

L’acte I Scène 1 s’ouvre sur un tête-à-tête entre Alceste et Philinte. Alceste reproche ardemment à son ami d’avoir fait des ronds de jambes hypocrites à quelque marquis dont il ne se rappelait même pas le nom… Philinte bien que compréhensif s’évertue à montrer l’impasse sociale dans laquelle s’évertue Alceste. Tout au long de la pièce le héro se fait en effet traiter de diable ridicule par tous et doit sans cesse se justifier de ses colères… en poussant d’autres colères…
« Le ciel ne m’a point fait, en me donnant le jour,
Une âme compatible avec l’air de la cour.
Je ne me trouve point les vertus nécessaires
Pour y bien réussir et faire mes affaires.
Etre franc et sincère est mon plus grand talent,
Je ne sais point jouer les hommes en parlant. »      Alceste, Acte III Scène 5

Alceste un misanthrope ?
Selon l’explication de texte, de grands auteurs antiques ont déjà fait cas de misanthropes mais l’histoire garderait principalement Alceste en tête de liste. Cependant sa définition comme misanthrope est controversée. Rousseau, Diderot, Voltaire, et bien d’autres y sont tous allés de leurs commentaires. Je cite ici Jean Jacques Rousseau qui rejoint parfaitement ma pensée.
« Vous ne sauriez me nier deux choses : l’une, qu’Alceste, dans cette pièce, est un homme droit, sincère, estimable, un véritable homme de bien ; l’autre, que l’auteur lui donne un personnage ridicule. […] Qu’est-ce donc que le misanthrope de Molière ? Un homme de bien qui déteste les mœurs de son siècle et la méchanceté de ses contemporains ; qui, précisément parce qu’il aime ses semblables, hait en eux les maux qu’ils se font réciproquement et les vices dont ces maux sont l’ouvrage. S’il était moins touché des erreurs de l’humanité, moins indigné des iniquités qu’il voit, serait-il plus humain lui-même ? »      J.J. Rousseau, 1758.
Fabre d’Eglantine (1750-1794 ; un sombre inconnu pour moi) s’est amusé à écrire « Le Philinte de Molière ou la Suite du Misanthrope » dans laquelle Alceste devient un généreux tribun alors que Philinte est dénaturé, égoïste au cœur sec et aux vues étroites.
Le cœur d’Alceste y est définit comme suit :
« Qu’il regrette mon cœur, et se souvienne bien
Que tous les sentiments dont la noble alliance
Compose la vertu, l’honneur, la bienfaisance,
L’équité, la candeur, l’amour, et l’amitié,
N’existèrent jamais dans un cœur sans pitié. »      Alceste, Acte V Scène 3

Alceste et la tyrannie du nombre.
p. 168 Aimer les hommes, c’est vouloir les changer ; vouloir les changer, c’est aller à contre-courant ; aller à contre-courant, c’est ne pas les aimer. La singularité a des conséquences politiques (dans le sens social).
p. 12 La hiérarchisation, portée à son comble par l’absolutisme, implique des règles chargées de maintenir cet ordre et de distinguer ceux qui y adhèrent le plus complètement. Celui qui refuse le jeu des apparences, fondé sur l’hypocrisie et la dissimulation, est doublement coupable : il manifeste son incapacité à s’adapter aux exigences de la collectivité ; il remet en cause l’idéologie fondatrice. Dénonciateur, il doit être dénoncé. Renvoyant aux autres leur propre image, la dévalorisant, il se rend insupportable. On l’enferme dès lors dans sa marginalité, quitte à la baptiser maladie.
p. 195 Alceste renvoie aux autres la crue et intolérable image de leur propre égocentrisme. On met toujours à mort celui qui dévoile la nudité du roi.
p. 180 Tout s’oppose au vœu tyrannique d’Alceste. Tout et tous s’échappent. Les événements extérieurs, à l’instar d’autrui, manifestent la résistance du réel à la volonté déréglée d’Alceste. Autrui refuse de se plier à une exigence contre-nature : se faire autre qu’il n’est. Alceste se heurte constamment à la force des choses et des êtres.

Alceste et l’amour.
Dans la pièce Alceste est l’amant de la coquette Célimène. Un amour jugé improbable par le lecteur dès le début tant Célimène correspond en tout point à ce qu’Alceste déteste.
p. 193 L’ambiguïté réside dans la contradiction entre ce dictateur moral et la force de sa passion pour ce qui lui est le plus opposé. Son amour terrifie. Ce n’est pas Célimène qu’il aime, mais l’image qu’il s’en fait.
p. 182 L’amour d’Alceste pour Célimène est assuré d’occasionner la plus grande attraction, la plus grande douleur, la plus grande haine. Il retient provisoirement Alceste dans le monde et radicalise sa misanthropie à la fois.
p. 180 Les péripéties de la pièce amènent Alceste à ne voir en Célimène que l’exacte inversion de ce qu’il voulait qu’elle soit : se prépare alors le retournement attendu de l’amour exclusif en haine absolue. Sa création, doublement fantasmatique (la Célimène rêvée, la Célimène haïe), lui échappe forcément. Il reste seul avec sa détestation universelle.
p. 193 Ce n’est pas aveuglément que cette passion, car Alceste annonce très tôt l’inéluctable aboutissement. Il s’agit d’une projection sentimentale, d’une volonté tyrannique et d’une quête désespérée du bonheur.
p. 194 Il prétend exercer une domination exclusive sur l’autre. A moins qu’il ne veuille s’aimer lui-même dans un être qui lui devrait tout, et jusqu’à l’existence ?

L’être et le paraitre, une histoire de masque.
            p. 193 Plus qu’inapplicable, l’idéal d’Alceste contrevient aux conditions mêmes de la vie sociale.
p. 180 Le Misanthrope expose à la fois le fondement du pacte social et sa précarité. Chacun est jugé selon l’adéquation entre son moi et l’image qu’il en donne. « Etre » se résout en une action continue pour que coïncident la satisfaction personnelle et la reconnaissance approbatrice d’autrui.
                p. 194 Alceste ne s’installe pas dans la convention des masques, ou plutôt il identifie totalement son apparence avec son être, et révèle ainsi un être totalement irrécupérable selon les normes sociales.
                p. 198 Quelle est la sincérité de Philinte ? Apologie du compromis, conformité tranquille aux règles, participation discrète à la parade : le « philosophe » est un adepte résolu du masque. C’est lui qui le porte le mieux. Personnage lisse, sans passion, il apporte dans la comédie son honnête médiocrité, qui semble plus le caractériser que l’honnêteté entendue comme système de qualités et de vertus.

La fin d’un Alceste.
« Non, je tombe d’accord de tout ce qui vous plaît :
Tout marche par cabale et par pur intérêt ;
Ce n’est plus que la ruse aujourd’hui qui l’emporte,
Et les hommes devraient être faits d’autre sorte ;
Mais est-ce une raison que leur peu d’équité
Pour vouloir se tirer de leur société ? »      Philinte Acte V Scène 1

« Trahi de toutes parts, accablé d’injustices,
Je vais sortir d’un gouffre où triomphent les vices,
Et chercher sur la terre un endroit écarté
Où d’être un homme d’honneur on ait la liberté. »      Alceste Acte V Scène 4

Si l’ont en croit l’explication de texte, l’un des enjeux de la pièce pour le metteur en scène est de garder sur scène un héro qui ne pense qu’à fuir le monde au profit « d’un désert ».
Dans ce cas, il est entendu : le désert mondain à savoir, la campagne. A l’heure actuelle, où même la campagne ne signifie plus isolement, je pense que la fuite prendrait un tout autre sens pour Alceste (auto-destruction : d épendances, suicide…).

Pour finir…
Je suis née dans une famille de Philintes. Mon père et moi sommes des Alcestes…
Lisez Le misanthrope (qui n’en est pas un au final) et/ou en règle générale les écrits de Molière qui présentent une impressionnante intemporalité…
p. 11 Au moment de l’écriture du Misanthrope, Molière a 42 ans. Des cabales politico-religieuses se déchainent à son encontre. S’ajoutent à cela une brouille avec Racine, la mésentente conjugale, et la maladie. A la fin de 1665, Molière est un homme à bout : il devient « hypocondre » ou « atrabilaire ». Sans doute dirions-nous aujourd’hui « déprimé »…

samedi 12 mai 2012

T'as tout? 1/4

L'année dernière j'ai réalisé une envie que j'avais depuis longtemps : un tatouage.
J'ai mis plus de 5 ans avant de sauter le pas. Une si longue attente s'explique en partie parce que je n'avais juste pas réfléchi à certaines questions primordiales.
Où et Quoi? Par qui? Est ce que je suis allergique? Est ce que je cicatrise bien? Combien?

Pour un premier jme voyais pas commencer genre par un splendide dragon surgissant de mon dos en étendant ses ailes multicolores ! Mais d'abord, pourquoi cette envie de tatouage? Quel en serait sa signification?

Dans mon cas c'était bien plus que de "l'esthétisme".
Je pense que le tatouage, comme les vêtements que l'on porte, son maquillage, ses bijoux, et même les gens qu'on aime présente au monde une part de soi.

Ça serait donc une part de soi que l'on a envie d'afficher? Ok, mais pour qui? Certain vous diront : pour les autres ; "Je veux qu'on me trouve beau/belle, cool, original(e), décalé(e) etc...
Moi j'ai vu ça, ou plutôt, abordé ça comme un nota bene personnel. Tel Moufassa s'adressant à Simba : "N'oublie pas qui tu es." (http://www.youtube.com/watch?v=hVrExNumdqs&feature=related)

Tout est allé relativement vite ensuite. Entre la décision et l'acte il a dû se passer un peu plus d'un mois.

D'abord j'ai choisi l'endroit à tatoué. Est-ce qu'on le verra de suite? Est ce que cette zone sera toute fripée et affaissée quand je serais grand-mère?

Ensuite pour répondre à la question du dessin et du message je crois que mon inconscient à fini par parler.
J'ai d'abord fureté sur "google image" avec des mots clés. "Oreille" "Cou" "Fleur" "Hibiscus" "Lys" (puis la même chose en anglais).
Deux conclusions : 
- il existe des tatoueurs de talent exceptionnel (ex : "Russ Abbott", "Kim-Anh Nguyen-Dinh")
- et des tatoués complètement barrés (ex : "Out of order", "Pouah", "Chat", et je vous fais grâce des tatouages de chaudasses).
Notez que je ne juge pas. La personne qui choisi son tatouage ne le fait qu'en son âme et conscience et c'est lui/elle que ça regarde...
(Y a quand même une exception à la règle : j'ai vu un gus, jme la joue playboy, 20 ans max, dans le bus avec le symbole de Superman tatoué sur la pomme d'Adam... Et la j'avoue, je comprends toujours pas comment il a pu en arriver là mis à part une soirée de beuverie...)

Bref. Mon idée de guirlande de fleur faisant le tour de mon pavillon auriculaire n'a pas fait long feu.
1. J'ai trouvé que les fleurs choisies bien que très esthétiques à mes yeux n'avaient aucune "profondeur d'âme".
2. La première tatoueuse consultée des 2 artisans sélectionnés m'a de suite dit : 2a) qu'il était difficile de faire des détails à cet endroit là (points, étoiles, rien de plus) et 2b) que la peau relativement sèche ici, impliquera à coup sur un très mauvais vieillissement.

Rentrée un peu déçue je me suis remise en quête d'un symbole/message. J'ai dans mon salon des rideau de ma création sur lesquels j'ai peints des kanjis que j'ai ensuite "esthétisée" à ma sauce. Je défie un japonais d'arriver à décrypter les zigouigouis qui en résultent (mais à mes yeux c'est très beau pour des rideaux). A l'époque jme suis donc assez naturellement tournée vers un kanji symbolique et ce avec l'aide d'un super dictionnaire en ligne http://kanji.free.fr/.

Mon tatouage ne pouvait, par contre, pas consister uniquement en ça : manque de personnalisation aggravé !
Pourquoi cet engouement pour les symboles chinois ou japonais?
Une connaissance chinoise m'a dit un jour qu'elle avait vu dans le métro une fille avec un truc du genre "j'aime le pipi de poulet" tatoué sur son omoplate. La tatoueur a dû bien rigoler... 
Si je veux écrire : "aimer" par exemple, pourquoi le faire en une langue incompréhensible pour 99% de la population que je croise tous les jours? De même pourquoi y préfèrer "love"?
Le japon est un pays qui m'attire, (même depuis Fukushima). Je me pense incapable d'y vivre mais visiter ses contrées et appréhender sa culture est un de mes rêves pour quand je serai grande... (J'ai 28 ans, il va falloir commencer à en réaliser quelques uns de ces rêves...)

Qu'aime-je (hard à prononcer) d'autre au Japon (à part les sushiiiiiiiis, même si ca peut être très funky de se faire tatouer un sushi)? Les maneki-neko j'ai toujours trouvé ça mignon ! C'est un chat apportant la fortune trônant prés de toutes les caisses enregistreuses des magasins asiatiques. Le chat lève la patte pour inciter le client à dépenser plus (et donc le commerçant à récolter plus). Mais en fonction de sa couleur et de la patte levée il peut signifier bien d'autres choses...
(Je ne suis pas plus que ça intéressée par ma réussite financière, il ne fallait pas faire de recherche dans le cas contraire...)
Google image "maneki neko" a fini de me convaincre... 
Jsuis donc partie sur cette base : Maneki Neko 1 et Maneki Neko 2


Voilà comment j'ai débarqué chez mon second artisan avec mon tit dessin (décalqué-amélioré : je suis une piètre dessinatrice !), payé les arrhes, et pris rdv pour le WE suivant.

La douleur? Une grosse griffure de chat. Après, moi j'avais pas de "remplissage". Mais une fois le premier contact établit avec la douce aiguille bah faut juste prendre son mal en patience. Une fois qu'on sait ce qu'on veut, faut se donner les moyens d'y arriver non?
Cicatrisation en 1 semaine, pas d'allergies. 1 an plus tard je suis ravie !

Mon kanji signifie "vivre" (vivre, enfanter, mais aussi arranger les fleurs, les laisser s'épanouir... Qu'est ce que c'est poétique le japonnais ! Ça ça a été la goutte d'eau qui m'a fait définitivement aimé cette clé qui pour ne rien gâcher est très simple à réaliser !)
"Maneki (招き) vient du verbe maneku (招く) qui en japonais signifie inviter (dans le sens de faire venir) ou saluer, et neko (猫) désigne le chat. Il s'agit donc littéralement du « chat qui invite »." Dixit Wikipédia.

Même si c'est très dur de résumer mon symbolisme : 
"J'ai choisi d'inviter la chance à m'aider à vivre et faire épanouir les fleurs..."
J'avoue que c'est derniers temps avec tous les cauchemars liés à l'abandon de cette vie, il n'a pas été inutile de le contempler dans ma glace certains matins. C'est pour ça que je parle de nota bene personnel.

Voilà que ça fait 2 jours que je songe à m'en faire un deuxième.

Affaire à suivre...

mardi 8 mai 2012

La vrai BA existe-t-elle?

La BA (bonne action) existe-t-elle? J'ai en ce moment tendance à penser que non dans le sens où personne n'agit par désintérêt. Le fait même de le faire procure forcément une agréable dose d'estime de soi... Ça n'est donc pas gratuit à part si anonyme et encore.

Dans mon cas le manque d'affection chronique a mené à une confiance en soi inexistante qui a elle même mené à une sorte de mise en place de "prostitution" affective. Ce mot est fort mais c'est exactement ça.
Et dans le domaine amoureux jouer le reine du sexe permet de se rassurer sur "l'intérêt" qui nous est porté. Mais force est de constater que l'amour comme l'amitié se gagnent par le respect et l'admiration moins que pas "gentillesse" (dans tous les sens du terme). Comment alors combler ce manque affectif sans en être "dépendante".
Ouin-ouin a déjà utilisé le terme de "dépendance affective/émotionnelle" comparant "l'intérêt" que les autres peuvent nous porter à une drogue.
Dans mon cas je ne bois pas, et je ne fume pas. J'aime la bonne bouffe et il m'arrive de compenser avec une soirée pizza-glace mais sans tomber dans l’excès type obésité morbide.
Rien n'est donc comparable à ma dépendance affective ! Le manque est chronique et dès que j'en ai un peu j'en veux plus. Alors quelle(s) solution(s)? 
Sevrage complet? Peut-on vivre sans se soucier d'être aimer? Ça fait longtemps que je me dis qu'il me faut devenir plus égocentrique... Le contact de certain de mes ex m'a souvent convaincu d'aller dans ce sens. Mais cela signifie remise en cause d'une partie de ma personnalité : l'empathique Joannie-Gertrude. Manque de pot c'est ptet bien la seule partie de ma personnalité que j'aime...
J'ai donc commencé à m'infliger une série de 30 abdos par "désolés" inopportuns...
Comme dirait Leroy Jethro Gibbs : "Règle n° 6 – Ne jamais s’excuser, c’est un signe de faiblesse "
Sauf que c'est difficile à tenir... et la pression des abdos n'est pas suffisante (faut dire que j'oublie souvent...).
Quelles sont donc les règles à suivre pour devenir une saloperie égoïste? 
Est-on vraiment obligé de mettre son empathie au feu lorsqu'on est affectif dépendant?
Même si a bien y réfléchir, au final, ne pas soigner sa dépendance peut mener à une autre (l'alcoolisme par exemple) et la transformation en saloperie égoïste est faite en un coup de baguette magique. Sauf que la personne a construit un mur autour de son mal-être tellement épais qu'elle ne se rend plus compte du mal qu'elle cause. On perd vite pied avec la réalité du monde/des autres.

En parlant avec une copine aujourd'hui. Je me suis rappelée que c’était souvent dans les moments les plus tristes que je me donnais aux mendiants dans la rue. J'ai déjà offert une Domino's pizza en allant à une soirée (il nous en restait 3 pour les 6-8 convives que nous étions, on allait pas mourir de faim !). J'ai payé un sandwich chaud à un pauvre gus alors qu'il faisait un froid de canard (il a été assez gentil pour partager avec son chien). Et j'ai souvent "dépanné" de qq centimes, alors transformés en 2 ou 3 euros. Ce qui donnait ensuite lieu à une crise de larmes parce qu'une fois de plus j'achetais de l'affection ou de la reconnaissance. Amplifiant ainsi mon sentiment de merditude !

Et si au contraire, ma rédemption passait par le bénévolat? A bas l’égocentrisme ! Poussons l'empathie au maximum. Assurons nous un "revenu stable de reconnaissance" (le RSR) afin de trouver un équilibre dans la vie de tous les jours (taf, amis, amours)... Attitude que l'on peut juger purement égoïste sous un certain angle...
Oui, mais quel type de bénévolat? J'ai vu une affiche un jour dans le bus. Il existe une association qui aide les bénévoles à choisir leur association :
http://www.francebenevolat.org/

Affaire à suivre !

jeudi 3 mai 2012

Ce message s'autodétruira dans 5 secondes...

Comme je sais que vous avez suivi avec attention mes deux derniers post très branchés médecine en voila un qui traite de l’hypocondrie (après on change de branche promis !)

Avertissement aux plus jeunes !!!
Ce post contient des mots pas cool sur la fin que vous avez certainement déjà entendu à l'école, voir utilisé contre votre frère ou votre sœur mais c'est pas une raison quand même...
Pis d'abords un blog de dépressif c'est pas fait pour vous... Oust ! Filez regarder des dessins animés ou de la télé-réalité !



Robert, hypocondrie, définition et que ça saute ! 
Une écoute obsessionnelle de son corps amène l'hypocondriaque à interpréter la moindre observation comme le signe d'une maladie grave...

Bah aujourd'hui en sortant de chez le médecin après avoir rêvé pendant 2 jours à une hospitalisation pour une chirurgie importante, j'ai été déçue.
Une fois de plus, mon corps est en pleine forme, du moins il ne présente aucun problème digne d'attirer l'attention et la sympathie d'autrui. Il est pas encore arrivé le jour où quelqu'un prendra soin de ma petite personne...

Pour changer et parce qu'on pouvait pas faire une prise plus Live de mon cerveau en pleine crise "d'irraisonnablilité" (vache c'est aussi dure à lire qu'à écrire) voici simplement les messages envoyés à poto n°1 (ou 2 je sais plus dans quel ordre ils ont été mentionné... Disons alors  : 
"poto-qui-pars-vivre-sa-vie-loin-de-moi-en-Suède-dès-Vendredi-prochain-(le-4,-soit-J-2)-et-qui-va-me-manquer-un-truc-de-fou-!")

Mercredi 2 Mai, 16h59, Joannie-Gertrude dit : 
"Gastrite. L'étape pré-ulcère... Probablement que je couve ça depuis un moment et que ça a été aggravé par les médocs. Jdois être fixée dans 2-3 jours après le début de la prise des anti-acide... Et surtout je dois manger le matin (Pouah)."

Mercredi 2 Mai, 17h00, Joannie-Gertrude dit :
"C'est con (très con) mais quelque part jsuis un peu déçue de pas avoir un truc un peu plus sérieux histoire de glaner un peu de sympathie/réconfort. C'est chiant d'aller toujours bien (physiquement du moins). Touche du bois quand même..."  
Autant avouer de suite qu'à ce moment du sms je ne pense pas du tout le Touche du bois, plutôt mis là pour rassurer "poto-qui-pars-vivre-sa-vie-loin-de-moi-en-Suède-dès-Vendredi-prochain-(le-4,-soit-J-2)-et-qui-va-me-manquer-un-truc-de-fou-!"

Mercredi 2 Mai, 18h20, Joannie-Gertrude dit : 
"Jpense que dans mon cas dépression va avec "hypocondriarisme"... Dans le sens où on doit trouver un truc pour attirer l'attention. Je n'aime pas les médocs principalement pour cette raison. Exemple, moi quand j'ai la migraine je prends pas de médocs. Non, c'est bien mieux de pouvoir se plaindre. Idem pour la gastrite. Une part de moi la laisserait bien s'aggraver. Je crois que je serais heureuse de me retrouver à l’hôpital avec au moins le personnel soignant pour me prouver mon intérêt/utilité dans ce monde. Ptet aussi qu'on se sent vivant lorsque l'on souffre. Promis, je vais aborder le sujet avec Ouin-ouin la prochaine fois. C'est une forme d'autodestruction comme l'alcoolisme en est une pour mon père. Du coup on en revient à : je suis comme mon père, (mon destin est tout tracé) ou du moins nos mécanismes sont les mêmes. Je conçois que je suis ptet moins mal barrée que lui parce que j'essaye de réfléchir à mon grâce à l'exemple à ne pas suivre. Mais : 1. Est-on sur que faute avouée à moitié pardonnée ? Et 2. Qui a dit qu'à ses débuts il ne réfléchissait pas autant que moi? Je ne veux pas te faire de mal en te racontant tout ça mais mourir d'une maladie physique me culpabiliserait moins. J'aurais moins honte et j'acquiererais une sorte de légitimité de souffrance qu'avec une saloperie de blocage psychologique de mon cul. Désolée de t’embêter avec ça (J-2) je sais que t'as bien d'autres choses à penser pour le moment. J'attends pas de rep, ça me fait énormément avancer de pouvoir raconter ça à qqun..."

 Mercredi 2 Mai, 18h27, Joannie-Gertrude dit :  
(seulement 7 min pour taper le msg précédent ! Merci Blackberry® !)
"J'ai trouvé moyen d'oublier mon ordonnance au labo. Ce qui repousse l'achat et la prise des médocs à Vendredi matin... Un bel exemple d'acte manqué freudien ! J'ai oublié mon iPod® aussi..."

Maintenant, plusieurs commentaires : 
a) "c'est bien mieux de pouvoir se plaindre
Ôtez-vous de suite de la tête l'idée que je puisse passer mes journées à me lamenter. Ça je le garde pour vous :). Si je me lamentais trop je perdrais la considération, l'éventuel intérêt des gens que je côtoie et c'est précisément ce qui me hante le plus. Quand je dis me plaindre, vis à vis du plus grand nombre c'est arriver souriante le matin et répondre au "ça va" rituel par un "bof, j'ai rien dormi à cause d'une sale bête de migraine... Et toi?"
Par contre vis à vis de poto n°1 et n°2 quand je pense pas droit je joue comme mon père sur la corde sensible... subtilement :  "L'étape pré-ulcère..." Notez que Doc ne m'a jamais parlé de ça... Vas y Joannie fait ta marseillaise... A me lire je me rend bien compte de l'égocentrisme voir de la méchanceté de ce msg. Et c'est pas le premier que j'adresse à poto n°1 et/ou n°2. Si on traduit ça donne : 
"Je suis la plus malheureuse du monde et toi qui est présent pour moi je te considère comme tout à fait inutile".
Put' qu'est ce que je me déteste... Y a bien assez de cons sur Terre pour essayer d'éviter de faire du mal à ceux qu'on aime... Mais, en même temps si à une époque j'avais pas vidé mon sac à poto n°1 et n°2 je sais vraiment pas ou j'en serai. Pas encore dans la tombe mais à mon avis bien plus mal en point... Put' de vie de merde...

b) "Je crois que je serais heureuse de me retrouver à l’hôpital avec au moins le personnel soignant pour me prouver mon intérêt/utilité dans ce monde.
Un ami infirmier psy m'a dit qu'une des plus importantes causes de rechute alcoolique c'est au final que la personne devient dépendante des soins offerts par le personnel soignant et que la famille seule (de part son passif avec la personne) ne peut remplacer. Dans le cas de mon père : 3 généralistes, 1 psychiatre (qui le bourre de médoc depuis des années), 4-5 médecins alcoologues l'ayant fait accepter dans toutes les cures et post-cures des environs, tout le personnel des établissements en question (et leurs autres patients) et récemment un espèce de pseudo psychologue ancien alcoolique...
La dépendance affective est elle une drogue ? Si oui est-ce héréditaire dans notre famille (Super-mamies mises à part)? Quels sont les traitements à mettre en œuvre?

c) "Une part de moi la laisserait bien s'aggraver." "Un bel exemple d'acte manqué freudien !"
Dans Introduction à la Psychanalyse de Freud (cf post : Tout ça c'est grâce à Freud) on y découvre le sens des actes manqués. en gros c'est des lapsus révélateurs mais au lieu d'être des mots prononcés c'est des actions réalisées. Exemple : Vous êtes justes financièrement ce mois-ci. Mais vous devez aller boire un verre en ville avec des amis... Inconsciemment vous oubliez votre portefeuille à la maison. Au final quelqu'un vous paye un verre : à charge de revanche. L'oublie de votre portefeuille vous permet de contourner une action que vous n'aviez pas envie de réaliser.
J'ai oublié mon ordonnance = J'aurai pas accès aux médicaments qui doivent me soigner avant 2 jours parce que jeudi soir (demain) je sors après la fermeture des pharmacies. Je pourrais aller à celle à côté du boulot mais elle est plus chère, les gens sont moins sympathiques, bref j'ai pas envie...
Pourquoi ce besoin de s'auto-détruire? Est ce que je cultive cette peur de vivre? Il me semble que c'est ce que Ouin-ouin essaye de me faire comprendre avec l'idée de syndrome d'inversion générationnelle imposé par mon père. Comment décider d'être heureuse?
Il est 1h30 du mat' soit 8-9 heures après mes irraisonnables pensées... Et je pense sérieusement à ne pas prendre ces médicaments. jour Yang certes mais je me considère à l'heure actuelle sortie de crise et je pense toujours à ne pas les prendre... pour voir ce qu'il se passe...
Ca me rappelle le fait que 3 semaines après le début des anti-dépresseurs j'ai "oublié" plusieurs jours de suite la prise quotidienne ce qui m'a conduit à un état effroyable de détresse que je n'ai pas du tout envie de revivre... Et pourtant, ils marchaient à ce moment là... Et si j'avais eu peur de m'en sortir? Comment décider d'être heureuse? Comment mettre fin à l'inversion générationnelle? 
Une piste : arrêter de culpabiliser. Culpabiliser c'est mon vice ! Coupable de l'alcoolisme de mon père (il a replongé après 10 ans d’abstinence lorsque je me suis fiancée il y a 5 ans). Coupable de ne pas être parfaite. Être chroniquement insatisfaite et exigeante (aussi bien des autres que de moi).  Avoir des défauts qui me rendent "in-aimable"... Y compris par mon propre père (qui replonge dès que je reprend contact avec lui lorsqu'il montre quelques signes de sobriété prolongée)... Y compris par moi... Comment arrêter ce cercle vicieux? Comment m'accepter? Comment accepter toutes les erreurs commises pendant ces 5 ans de blocage psychologique?

d) Faut que j’arrête d'écrire des trucs si long... si cons...

Le mag de la Santé version Joannie-Gertrude

Résumé des épisodes précédents : ce post fait suite au précédent concernant mon délire nocturne de calculs biliaires.
 
Toujours consulter son médecin... Surtout quand grâce à un cerveau qui marche pas droit, on a le symptôme facile !
Un dépressif s’écoute trop ! Je suis bien placée pour le dire.
Toujours est-il que le diagnostique de Doc est la gastrite. Qu'est ce qu'une gastrite?
Dan? Robert? http://fr.wikipedia.org/wiki/Gastrite
- Une gastrite est une maladie inflammatoire de la paroi de l'estomac.
- Les cause plausibles dans mon cas : infection à Helicobacter pylori et/ou un trop gros stress et/ou la prise des anti-dépresseurs.
- Le symptôme de gastrite le plus fréquent est la douleur abdominale, associée à une sensation de malaise. D'autres symptômes peuvent être associés, comme l'indigestion, nausées, vomissements, sensation de ballonnement et asthénie (de -sthénie (force, vigueur) et du privatif a- : affaiblissement de l'organisme, fatigue physique. Par extension, elle peut concerner l'état psychique, la libido ou l'intellect.)
- Le traitement consiste à supprimer ou à amoindrir la cause par des mesures hygiéno-diététiques.
"Il faut petit-déjeuner le matin mamselle Gertrude ! Un bon bol de Banania® pour vous réveiller !" me disait mon prof de chimie orga (avec un superbe accent pied-noir) quand je faisais des boulettes (et j'en faisais souvent en TP).
L'administration d'un inhibiteur de la pompe à protons afin de réduire l'acidité gastrique (en langage courant anti-acide) est souvent nécessaire. Antibio-thérapie en cas d'infection.
Doc m'a collé les deux...

Dans tous les cas, traiter des calculs biliaires "imaginaires" (même si ça, ça reste à prouver) en buvant du jus de citron et de l'huile à jeun le matin eu été une relativement mauvaise idée... Après tout je suis docteur mais loin d'être médecin !

mardi 1 mai 2012

Dialogue avec une vésicule biliaire bourrée... de calculs

"J'ai la rate qui se dilate, le foie qui se déshydrate..." Et la vésicule biliaire qui se bouche...

Ok ça rime pas mais hier, enfin cette nuit, sentant le barbouillage quotidien revenir j'ai eu la "bonne" idée de demander des infos à Dan (mon pote de la silicone Valley) en mode Pyramide...
-"Dan, en 2 briques (tumtutum) : Jeûne..."
- "Diet?"
- "Nausée..."
- "Ha, facile : calcul biliaire !"
- "Kesako???"

Après j'ai interrogé mon pote Robert, une vrai encyclopédie libre celui là.
- "Bob, calcul biliaire?"
- "Lithiase biliaire (du grec lithos : pierre).
Commun (15% de la population occidentale).
Surtout rencontrée chez les femmes suite à des dérèglements hormonaux modifiant la métabolisation du cholestérol (perte de poids soudaine, grossesse, prise médicamenteuse (octréotide, progestatifs...), ...).
Bénin quand asymptomatique. Une personne qui a souffert d’une crise de colique biliaire (évacuation plus ou moins douloureuse d'un calcul vers l'intestin) risque, dans 70 % des cas, d’en subir d’autres. Si les premières crises sont supportables, elles tendent à s’aggraver lorsque les calculs ne sont pas traités...
Symptômes: La lithiase peut se manifester par une colique hépatique. C'est une douleur sous-costale droite, avec irradiations vers l'épaule droite et inhibition respiratoire, qui dure de 15 minutes à 4 heures. On peut retrouver dans le même temps des nausées, des migraines. En cas de fièvre, il faut consulter rapidement. La douleur correspond à la mise en tension de la vésicule bouchée par un calcul. Quand le calcul se décoince, la douleur disparaît rapidement.
Diagnostique : Échographie biliaire et prise de sang (on recherchera des signes de dysfonctionnement hépatique qui apparaissent en cas de complication de la lithiase biliaire (transaminases, bilirubine, phosphatases alcalines, gamma-GT), et un retentissement sur la coagulation : INR, facteur V. On vérifiera aussi l'existence de signes d'inflammation. Une prise de sang normale n'élimine pas un problème biliaire.)
Traitement : Résection biliaire par chirurgie.
Complications : inflammation de la vésicule, du foie et/ou du pancréas. Dans de très rares cas, cancer de la vésicule...
- "Whoua bah merci Robert. Tu m'en veux pas si je vérifie auprès d'autres sources?"
- "Nop, fait toi plaisir !"
- "Surtout pour les symptômes, les complications et les traitements... Tu vois, y a ptet plus simple que la chirurgie..."

Ok, alors qu'on réfléchisse.
- J'ai perdu 4-5 kilos en 4 mois suite à ma prise d'anti-dépresseurs.
- Il y a 1 mois et demi j'ai repris la pilule (arrêtée depuis plus d'un an)
- Fin Mars, il ne se passait pas un jour sans que j'ai des douleurs sous costale à droite en marchant (pour aller au RU) accompagnées d'un essoufflement incompréhensible.
- De même ça fait 6 mois environ que j'ai mal dans l'épaule droite quand je cours/saute, accompagné d'un point de côté sous-costal droit (que j'avais juste attribué à l'effort physique du moment, la rate est à droite aussi non?). En tout cas j'ai jamais eu mal à gauche... Mon arrière grand-mère avait raison quand elle disait que si une douleur se déplaçait c'est que c'était rien mais que si c'est toujours au même endroit faut s’inquiéter... Elle parlait surtout pour ses migraines mais ça s'applique à tout...
- Cela fait 2 semaines que j'ai des épisodes fiévreux (sueurs froides la nuit ; j'avais mis ça sur le dos de inefficacité des médocs...).
- J'ai aussi eu un WE charmant combinant nausée (suivi de vomissements) et une sacrée migraine. Le plus étonnant c'est que j'en ai gardé une nausée quasi persistante qui disparait quand je mange... D'où ma question à Dan sur les 4h du mat' quand le jeûne s'installe...
- Rajoutons que j'ai noté depuis 2 mois de très nombreux ecchymoses (c'est masculin hein?) sur mes jambes. Je sais depuis longtemps que j'ai une mauvaise circulation qui facilite leur apparition quand je me cogne... Là j'en ai dénombré 18 sur la jambe gauche et 12 sur la jambe droite (sans me rappeler m'être cogné...) D'habitude ça ma fait ça en période de forte chaleur, et on ne peut pas dire que ça soit le cas en ce moment...

Pouah je découvre ça le jour (la nuit, il est 5h du mat) où jsuis officiellement au chômage. Comment marche la sécu? Est-elle moins bonne quand on est au chômage? C'est tout moi ça 5 ans sans un pet de travers et la vlan résection biliaire sans compter tous les examens préalables ! 
Ça serait marrant de nommer chacun de mes calculs par un joli prénom. Ça sera un peu mes bébés à moi en cette année 2012. Avec toutes les mères pondeuses qui m'entourent ! Ça sera à leur tour de me faire une visite à l’hôpital ! A moi et à mes petits chérubins ! Seront-ils noirs ou blancs? Les calculs formés de cholestérol, et sont en général blancs ou jaunes et représentent environ 80 % des calculs biliaires. Ils peuvent également apparaître bruns ou noirs, alors comportant une forte concentration en pigments biliaires (par la dégradation de l'hémoglobine). 
J'ai du mal à croire que l'ablation de la vésicule n'entraine pas d'effets secondaires... Si on en avait pas besoin, l'évolution nous en aurait débarrassé... Pouah les forums a ce sujet sont plutôt déprimant. Laissons ça de côté. Y a ptet moyen de contourner la chirurgie...

Qu'en pense Clémentine, fan de bio :
- "Dans différentes cultures on observe des pratiques préventives ou curatives pour l'expulsion des calculs biliaires de différentes tailles.
Le principe commun est le déclenchement d'un spasme expulsif des voies biliaires (effet cholagogue). Un certain nombre de substances végétales ou minérales à effet cholagogue sont utilisées conjointement ou séparément.
Le jus de pruneau pris le matin à jeun en fait partie (effet cholagogue du sorbitol). Le second est un mélange d'huile de table et de jus d'agrume (citron, pamplemousse, etc.). Le troisième est le sulfate de magnésium qui provoque la libération de cholécystokinine au niveau de la muqueuse duodénale et par conséquent contractions et vidange vésiculaire. Le principe commun est de créer comme une « alerte » du système biliaire, donc une chasse — gallbladder flush en anglais. D'une part les petits calculs sont entraînés par le flux de bile. D'autre part la contraction des voies pousse vers l'extérieur les calculs plus gros selon le même principe que le transit intestinal.
Le produit ou le mélange cholagogue doit être ingéré « système biliaire plein » c'est-à-dire après plusieurs heures ou dizaines d'heures sans avoir consommé d'aliment contenant des lipides.
Il faudrait, toi la carnivore, diminuer la consommation de viande rouge et faire plus d'exercice, mais ça t'en fait déjà pas mal... Tu peux aussi consommer du café, mais bio hein, de la lécithine et des compléments de vitamine C. Tiens moi au courant !"

Ok bah avec tout ça jsuis bien avancée pour un 1er Mai...
Alors dès Mercredi : Rdv Médecin traitant + Achat de jus de pruneau, de jus de citron et de vitamine C... (+ Inscription à Pôle Emploi). Je ne mettrais pas une croix sur la viande et celui qui me fera avaler du café autrement qu'en glace n'est pas né...
J'ai  quand même peur d'avoir mal lors de la gallbladder flush... Après tout la photo d'une vésicule biliaire pleine de calculs ne donne pas vraiment envie d'appuyer dessus pour les déloger...
Faut imaginer un ballon de baudruche rempli de caillou mesurant de 7 à 12 cm de long dont certains peuvent faire la taille d'une balle de golf (et même jusqu'à 10 cm de diamètre)...
Pour les plus courageux/ses - curieux/ses : 
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/e/e4/Gallstones.jpg
Brrrrrrrrrrrrr ça me glace le sang... et rien que d'en parler ma douleur sous-costale se réveille... 

(Tiens, il est 6h, Joannie-Gertrude s’endort de belles images plein la tête...)

dimanche 29 avril 2012

Vive les smart-phones

Il faudrait peut être écrire plus régulièrement. 
Non pas qu'il se passe tant de choses passionnante dans ma vie. Mais c'est surtout que des petites choses provoquent souvent de grandes cogitations qui éclaircissent parfois, le temps de leur apparition, certains aspects de mes problèmes. On a pas toujours à disposition non seulement le temps mais aussi le matériel nécessaire à accoucher de ses pensées tordues sur l'instant.
La nuit dernière par exemple a donnée lieu a une grande inspiration littéraire. Sauf que la nuit c'est fait pour dormir. Et bien souvent je surestime ma mémoire et envisage d'avoir le temps et le talent la journée suivante de mettre tout ce fouillis au propre.
Je me réveille souvent déçue de ne plus trouver les "arrangements" qui m'avaient tant plu quelques heures auparavant. Il semble que mes muses soient des noctambules. Suis-je prête a sacrifier mes nuits pour un blog lu par... Par qui?
Alors, pourquoi pas ne pas noter des mots clés et prendre le temps de travailler son texte... Ce qui nous ramène à : écrire relativement souvent des choses inintéressantes pour essayer de capter l'attention d'un lecteur.

PS : pour faire le lien avec le titre du post, j'ai écrit ce petit bout de rien depuis mon tel dans le train, n’empêche que la publication a dû attendre mon bon vieille ordi... Après tout j'ai qu'un blackberry old génération acheté d'occaz... Mais heureusement il téléphone et textote, que demande le peuple !

lundi 23 avril 2012

C'est dans les ténèbres qu'on voit les étoiles

Ça faisait 2 mois que j'étais sous traitement avec un inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline.
Ça ne vous dit rien? Moi non plus.
En 2 mois j'ai constaté une amélioration pendant les 3 premières semaines malheureusement accompagnée d'une kyrielle d'effets secondaires relativement supportables.

CYMBALTA 60 mg
Traitement du trouble dépressif majeur.
Traitement de la douleur neuropathique diabétique périphérique.
Traitement du trouble anxiété généralisée.
http://www.doctissimo.fr/medicament-CYMBALTA.htm

Ma dernière entrevue avec Ouin-ouin s'est terminée en eau de boudin.
C'était Jeudi dernier.
Il a clairement exprimé son "désappointement" quant à mon blocage de ressembler à mon père (avec tous les problèmes que ça a déjà impliqué, implique et impliquera). Alors comme le médicament semblait inefficace (à mon sens surtout niveau qualité du sommeil) il m'a proposé d’arrêter...
 
J'avais loupé 3 jours de traitement après le premier mois et ça m'avait mené à une crise "aiguë de mélancolie" et de larmes non-stop 3 heures durant (oui oui non-stop). Je plains potos n°1 et n°2 d'avoir écouté mes lamentation smstiques et ma mère d'avoir eu une réelle dépressive sanglotante au bout du fil...
Mal à l'aise avec ces choses là (comme d'hab), elle n'avait trouvé à me répondre que dans la vie faut pas trop penser parce que sinon c'est sur qu'on risque de voir le côté obscure de chaque chose (je formule mais l'idée est là).

Bref déjà pas forcément réconfortée avec l'idée que ni le psy ni les médocs pouvait ne pas être la porte de sortie tant espérée, j'ai pris quelques jours pour considérer l'idée. Et surtout j'ai attendu aujourd'hui (Lundi) parce que j'avais une réunion professionnelle importante au cours de laquelle jme voyais mal fondre en larmes...

Ce soir par contre j'ai pris la décision d’arrêter le traitement.

PS : Ha oui et aussi inconsciemment ça fait quelques jours que je me suis mise à porter un élastique au poignet. Je dis "inconsciemment" parce que c'est un élastique que je voulais ranger et qu'il est resté à mon poignet un jour entier avant de m'en rendre compte. Plus tard, jme suis rappelée que certaines personnes sujette à des crises (agoraphobies, idées noires etc...) gardait un élastique au poignet et le faisait claquer quand ils sentaient une crise imminente. Perso je ne le fais pas claquer mais j'ai remarqué que je me met à jouer avec dès que je stress. Du coup jme force à penser à autre chose avant de sombrer dans la mélancolie. Pour le moment ça va même si parfois il me sert un peu trop. Mais jme dis que ça me permet de pas l'oublier...

Prochain rdv avec Ouin-ouin dans 1 mois...

dimanche 22 avril 2012

Voyage aux origines de la Terre...

Voyage aux origines de la terre... est un  reportage retraçant rapidement (50 min) l'histoire de notre jolie planète. 

Je suis scientifique, donc j'aime les reportages pompeux parlant de trucs qui à priori n’intéressent personne (une fois n'est pas coutume, je me case dans une boite, certes, mais une jolie boite !).

Celui là je le garanti est ouvert à tous !
Toutes les infos sont bien mises en valeur avec des images 3D (de la création de l’Atlantique, à la chaine Himalayenne). Pour les plus jeunes de superbes batailles de dinosaures dans d'épaisses jungles aussi bien qu'au fond des océans (y a un truc qui ressemble au monstre du Loch ness en 20x plus gros, pouah, ça m'a vacciné d'aller me baigner...). Le tout est accompagné d'une échelle chronologique bien fichue. On y aborde les probabilités de fou qui ont mené à l'apparition de l'homme sur Terre, la création des réserves d’énergie fossiles (à ne pas négliger en plein débat sur le nucléaire et la recherche de nouvelles énergies), la théorie de l'évolution de Darwin, etc... 

Le reportage ne fait pas de morale de bas étage, il se limite juste à l'apparition de l'homme sur une Terre déjà vieille de 4,5 milliard d'années. Le futur c'est à nous de le construire. Notre chère planète n'en est qu'à la moitié de sa vie. Au regard de tout ce qu'il s'est passé qui sait ce qu'il peut arriver. Une chose est sûre. Si l'homme ne survie pas au prochain cataclysme naturel, une autre espèce vivante y arrivera. Les rongeurs (nos ancêtres mammifères) ont survécu à l'extinction des dinosaures en vivant sous terre pendant des millions d'années !


http://tv.sfr.fr/guide-tv/emission/France-5/Voyage-aux-origines-de-la-terre-5-62264644/

Rediffusé le 2 mai (10h10) sur France 5, à vos télécommandes ou enregistreur !!!


 
Ça c'était mon point de vue de scientifique. 
Voila maintenant mon point de vue de dépressive...
Je suis moins qu'une fourmis de passage sur cette jolie Terre. 
Que vais-je y laisser? Pourquoi y suis-je? 
Comment une des plus intelligentes créatures de l'univers peut-elle se vouer à l'auto-destruction? 
Soit une de mes expression favorite : "Foncer droit dans le mur et y aller avec le sourire"
Pourquoi péchons nous par arrogance et égocentrisme?
Comment concilier des notions aussi contradictoires mais essentielles pour nous êtres humains aussi bien que pour le respect de notre Terre et ses autres habitants : Liberté, Égalité, et Fraternité
Le/La politique qui m'apportera une solution aura plus que tout mon soutien !


Super-mamies


J'adore passer du temps chez ma grand mère.
La maison familiale est perdue dans un petit village coupé du monde par d'immenses sapinières et un relief escarpé.
La moyenne d'âge des quelques 90 âmes doit tourner autour des 50 ans. On dénombre aussi une cinquantaine d’ovidés, 10 tracteurs, et 3 chevaux. On y trouve de quoi s’occuper à l’extérieur aussi bien l’été que l’hiver par tous les temps. « Fôôôôt pâs ïïï craindre ! » (à prononcer avec l’accent).
Dans leurs garages on compte facilement 50 vtt, 70 paires de skis, 30 paires de raquettes, 100 paires de chaussures de rando (plus les bâtons qui vont avec).
Inutile de mentionner les 0,5/5 barres de réseau mobile (sans parler de la 3G, d'ailleurs c'est quoi?).
Bref, maintenant je pense que vous situez bien l'endroit. Peut être que pour certains ça correspond plus ou moins à l'idée qu’ils se font de l’enfer. Pour moi c'est le paradis.
J’ai donc profité de ce WE d’élection présidentielle pour venir me ressourcer. La météo est aussi changeante que le choix de mon vote. Grand beau, bruine, seaux d'eau soudains, grêle, éclaircie, arc en ciel, ... et rebelote !
Peu importe. Je ne sais pas trop comment expliquer ça mais j’ai une relation très particulière avec mes super-mamies : 80 et 90 ans respectivement, toute leur tête et encore très indépendantes.
(J’ai déjà pu constater que les fondations les plus solides de cette famille sont représentées par la gente féminine, et ce depuis quelques générations. Mais je garderai au chaud ces histoires pour un autre post.)
Ce qui est génial quand je débarque un peu à l’improviste c’est qu’on trouve tout de suite le rythme de croisière de notre vie à deux.
Après y avoir bien réfléchit, je pense qu’on tire notre joie du plaisir qu’on offre à l’autre.
C’est peut être bien simplement ça l’amour… (Trouver la réponse à cette question est une des choses qui me turlupinent à la suite de mes nombreuses ruptures.)
Pas de conditions, pas de « et si ». L’amour peut couvrir librement nos actes grâce à la certitude qu’on sera toujours là l’une pour l’autre. Elle se met en 4 pour me faire des bons petits plats que je l’aide à confectionner (elle m’a tout appris dans ce domaine). Je regarde et commente ses jeux télévisés préférés, je l’aide au jardin, m’occupe de ramener du bois et du charbon de la réserve (ça fait un bien fout de prendre l’air). Bref on se tient compagnie sans jamais éprouver d'ennui. Être soi-même, oublier les soucis et ne penser qu’au moment présent, un bon moment présent !
Le seul hic avec super-mamie (l’une et l’autre d’ailleurs) c’est que je ne partage pas mes angoisses. Ça leur ferait trop de peine. « Faut être philosophe dans la vie. » Quelqu’un qui a dormi avec un SS à sa porte à 18 ans doit connaitre son sujet… Et souvent en l’écoutant jme suis dit que ça doit être ça le secret de sa longévité (ça et la belote).


Un peu de culture avec cette chanson d'Aldebert (http://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_Aldebert) à déguster avec vos enfants (ou pas si vous êtes comme moi de grands enfants) sur l'album Enfantillages :  http://www.youtube.com/watch?v=HTqw4Y4aNGE