dimanche 10 juin 2012

T'as tout? 2bis/4

Compte-rendu du petit sondage envoyé aux amigos...

"Salut à tous !
Tout d’abord j’avoue que j’ai été plus qu’agréablement surprise de voir que tant de monde avait pris le temps de me répondre par écrit ou oralement.
Alors vous, les VIP destinataires de ce message, vous qui avez eu la gentillesse de répondre à mes interrogations, jvous fais ici un tit compte rendu 1) de vos réponses et 2) (pour les nombreux petits curieux) du pourquoi jme pose toutes ces questions.

- Cher tatoués : j’ai lu dans vos écris exactement les même raisons pour lesquelles j’ai franchi le cap la première fois. Une manière de dévoiler une partie de soi : « cryptée » ou non. Certes visible des autres (intime ou non) mais avant tout pour soi.

Notons aussi qu’absolument aucun d’entre vous n’a mentionné un quelconque regret.
- Cher non-tatoués, vous vous divisez en deux catégories : ceux que cela tente et ceux que ça n’intéresse pas (je remercie particulièrement ces derniers d’avoir pris part au «débat »).


J’ai pu constater qu’il y a tout de même beaucoup/beaucoup de monde que cela tente.

Les personnes interrogées étant relativement toutes comprises dans la même tranche d’âge, rien de vraiment étonnant.
Je citerai ici une personne sage : « Et si l’anti-conformisme de nos jours ça n’était plus le tatouage mais l’absence de tatouage (ou autre body-art) ? »
Et une personne observatrice : « L’été dernier sur la plage avec un pote on s’est demandé si on n’allait pas se faire tatouer, on se sentait un peu à part ».
Peut-on parler d’effet de mode du tatouage ? Ou les choses en seront-elles dans 30 ans ? Est-ce que s’il l’a peut être été à une époque, le tatouage peut toujours être considéré comme « anti-conformiste » ? Une chose est sûre je ne serais pas la seule mamie tatouée !

Les personnes intéressées serait à priori surtout retenue par le coté indélébile de la chose. Comment être sûr de ne pas regretter ? Comment le tatouage vieilli ? Pour ces dames, la grossesse est évidement une étape de la vie à prendre en compte (mais attention au bidon des 40 ans messieurs les consommateurs de bières…)

Là je citerai une personne qui à mon avis à mis le doigt sur une possible explication : « J’attends une occasion sérieuse car c’est pour moi un moyen d’expression et pour l’instant je n’ai rien à dire qui mériterais de marquer mon corps à vie. »
Comme dit précédemment, le tatouage, au delà de l’esthétique serait avant tout une façon de se dévoiler via un symbole représentant une philosophie de la vie, un souvenir marquant etc…
Pour ma part il a fallu un « déclic » pour passer à l’action alors que j’y pensais depuis bien 6-10 ans.
J’en arrive donc à mon deuxième point : pourquoi toutes ces interrogations de ma part, surtout que comme on me l’a fait remarqué j’ai déjà un tatouage ?

Il y a bien un an et demi maintenant que je psychote sur « l’utilité de la vie » avec tout ce que ça peut contenir et un « qui suis-je ? » bien frappé…

J’ai compris, (un peu à postériori), que le déclic de mon 1er tatouage était une sorte d’acte d’anti-conformisme à une période où j’ai commencé à avoir un regard beaucoup plus (trop ?) critique sur notre société. Il fut une époque je comptais les « prototypes » de la gonzesse passe-partout dans la rue : 20-30 ans, 1,60m environ, jeans slim (taille 36-38 forcément !), veste courte, sac à main sur le bras, maquillage (noir) forcé, cheveux mi-long et l’indispensable mèche de Justin…
(Je vous fais aussi grâce du prototype de mec… Pas plus glorieux.)
Ici je m’attarde sur le côté apparences. Mais ça touche tout. On nous impose (par bourrage de crâne) une uniformité de pensée.

Je ne me leurre pas, la loi de « l’être et du paraitre » sévie dès qu’il existe un semblant d’ordre social. (Madame Prout, courtisane de son état, a décrété que les robes violettes à poids oranges et rayures vertes étaient du dernier cri parce que la reine aime les pèches et les courgettes. Et vlan, teinturiers et couturières font fortunes sur une association de couleurs aussi improbable - oserai-je dire bigarrée ?)


Au-delà du symbolisme associé au dessin, mon 1er tatouage (pour y revenir) c’était une façon de dire : « Société, j’accepte ton jeu, j’y suis obligée, mais ne fais pas l’erreur de croire que je suis un mouton… » Je citerai ici quelqu’un que je déteste : « Vous n’aurez pas ma liberté de penser… » (à évidement sortir du contexte fiscal :p).

Que penser alors des « gourduches » (jugement personnel) qui copient le dernier tatouage de Rihyana ou Alissa Milano ?
Que penser du fait que « notre génération » est tatouée ou du moins aurait envie de l’être dans sa majorité ? Est-ce pour tous ces gens c’est une façon de dire : « Je ne suis pas un mouton » ? Que penser du fait que le body art serait alors un recours pour sortir du moule ? Comment lutter contre ce moule autrement tout en restant socialement « adapté » ?

Bref, c’était quoi la question déjà ? « Pourquoi jme pose toutes ces questions sur le tatouage ».

Je ne sais pas si tout ça y répond…
Symboliquement mon premier tattoo est une sorte de pense-bête pour quand je m’égare dans des pensées irraisonnables (et ça m’arrive souvent).
Si pour moi (d’après ce que j’en sais aujourd’hui) le tatouage est une fissure (certes mais une jolie fissure) dans mon masque social, en quoi un 2ieme tatouage plus gros ? plus visible ? m’aiderait à hurler plus fort mon authenticité ?
Peut être que le premier est trop petit ? trop caché ? trop mignon ? (les 3 !) pour être compris par autrui comme une fissure plutôt que comme un simple tattoo bijou.
Ce deuxième devrait non plus être un pense-bête mais le tracé d’un parcours voué à un éternel recommencement. A la base, je le voulais sur le poignet droit. Le poignet qui dit « Bonjour ». Le poignet qui présente le personnage… Mais j’étais en pleine crise de misanthropie aussi... Depuis j’ai changé d’avis (en partie à cause des futurs entretiens post-doc).
Ce deuxième sera donc ailleurs, caché mais un pour le coup un poil plus gros… Et si le fait de le retrancher à une partie plus « privée » signifiait qu’en fin de compte je me fiche du regard de cet autrui détesté de la misanthrope que je suis ? Retour à l’éternelle question : pourquoi donner tant d’importance à l’image que l’on veut envoyer aux autres ? Pourquoi ne pas s’en foutre d’être prise pour un mouton si nous on sait qu’on en est pas un ? N’existe-on pas sous le regard des autres ?

Ptet que je prends doucement mais surement la voie du mec qui s’est fait tatoué une peau de léopard sur tout le corps pour vivre tout nu dans la forêt…

http://www.damncoolpictures.com/2007/08/top-10-physically-modified-people-in.html

RDV dans 10 ans ! (« … même jour même heure même port… » dsl)

Vos réactions sont tjrs les bienvenues

++
J.G."

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